Rose est une femme, une poétesse, une slameuse, une mère, une travailleuse du sexe. Elle vit, elle vibre, elle souffre et parle de sa colère comme on étend des linges blancs dans le ciel. Parce qu’elle dit ce que beaucoup pensent tout bas, elle fait entrer dans le monde une pensée invisibilisée qui croise les notions de capital avec celles de corps au rythme d’un clavier qui frappe non seulement les bases de la domination masculine mais celles tout aussi fébriles de notre langage, ici putifié en un rythme qui balade l’œil au fil de ses idées.
L’amour ne s’achète pas bla-bla-bla
Alors si tu n’es pas capable. Paye. Paye cette illusion. Paye la de grâce cette femme qui fait semblant d’être heureuse dans tes bras. Et si elle ne veut pas, laisse la! N’invente pas, ne triche pas, ne te justifie plus de ta lâcheté. Et paye. Point. Simplement. Comment peut on croire que payer pour une fille est une déchéance alors que c’est un signe d’intelligence et d’humilité. Demande nous
Demande leur aux sœurs qui comptent les sous avant de donner leur nom
Laisse moi rire avec tes punchlines réchauffées sur celle qui donne son corps avant son nom…. La misère existe certes et alors? Depuis quand vit-on sur une Terre équitable et plate à tous les sens du mot ?
Y a des tunes à se faire et des mégots qu’on ramasse oui.
Y a des fortunes qui se perdent et des gens à la rue. Oui c’est vrai.
Y a des guerres et y a des paradis d’accord
Et c’est le vrai monde ça! Pas ton avenir juste de jean Michel indigné et content de lui. De ce monde frais et nouveau qui jamais n’arrivera ! Et tu le sais
Pire encore, de cette révolte en papier crépon faite par les gens dits « bien » qui le savent aussi. Mais faut donner du sens.
Paye là la prochaine des filles que tu vas briser en déclarant qu’elle le voulait bien. je te le demande. Paye la. Pour moi.
Si elle accepte ou le demande évidemment : paye la lui cette dignité que tu saccages. C’est comme ça qu’elle veut… que tu l’achètes que tu la mérites avec des efforts coûtant ou coûteux bref saignes toi pour la respecter, la prochaine après tes ex qui s’entassent déjà dans ton tiroir aux oubliettes. Car aujourd’hui je n’ai vu personne me respecter pour me baiser autrement qu’avec un gros billet! Promis et je ne suis pas la seule et je m’amuse de te choquer quand ma réalité c’est la tienne aussi sauf que tu le sais pas encore.
Vous y croyez vous? A des millénaires de domination masculine et de pudibonderie mortifères et hypocrites d’un coup prêtes à se rattraper à s’excuser à réparer le mal avant que le mâle lui-même ne s’agenouille? Et toi ma sœur tu crois qu’en partageant la note du burger king avec le date du moment tu as plus de mérite que moi la pute encore sympa de t’expliquer et de choisir mes mots ? Pour toutes les tonnes d’autres putes silencieuses qui n’en pensent pas moins?
Demande leur de grâce! A elles!
Fais tes statistiques et tes 1% arbitraires de femmes libres qui tarifent du sexe et bien plus que cela, ta minorité honteuse de femmes insoumises en fait ne regrettant pas d’exister, elle va croître et se soulever devant toi. Foule fière et quasiment jalouse du secret qu’elles défend. Elles méritent ça que tu les payes! Jusqu’à l’heure où tu auras du cœur à la place des finances. Car de quoi parle t-on ? Si plus personne ne croit aux princes, si on se dispute les chaises musicales du sexe, si les femmes minaudent encore toujours et sans relâche et que RIEN ne bouge. RIEN sauf ces relations de plus en plus virtuelles speed et individualistes. Si l’amour est à la fois partout et tellement dévalué. Si l’amour propre est Roi dans un monde où on t’ordonne d’être heureux. Si l’homme gagne tant et les femmes souffrent encore. C’est que personne n’a en soi la valeur de l’immuable. Alors en attendant que proposes tu ? Des grigris et des lots de consolations tu sais. Pour supporter.
Non mec tu ne suffis pas. Tu ne suffiras jamais. Non tes simagrées ne me nourrissent pas. Elle me suffoquent l’âme !
Tu ne les maitrises tellement pas c’est effarant tu y crois mais tu te mens. Et ça sonne faux.
Ah ! Mais tu n’es pas comme tous les autres toi! Et surtout tu n’as rien à payer tes mains sont propres tu l’as fait jouir et elle en voulait encore la vilaine pleureuse. Qui vient te réclamer Ô scandale d’être un Homme sincère pas un copié collé de lâcheté banale. Pas un mec de base. Ou un H&M sur pieds qui va périmer dans 3 mois parceque le swag l’ami, c’est du lourd c’est du 27 carats d’Humanité et tu pèses tout petit. Vous êtes des légions de tout petits et vous ne faites pas le poids face à des billets verts qui nous font du bien! Promis!
Que croyais tu? Qu’à une femme on jette des miettes de relation, un petit dej avec elle et c’est trop de bonheur hein! Merci! Merci !
j’me suis faite avoir encore hier tu sais.
L’honneur que tu nous fait de pas te barrer en pleine nuit pour finalement nous signer le cul de ta morale, de ta fausse sincérité de ton partage de radin gratuit.
Tout ça pour quoi? Pour déguerpir sans RIEN laisser.
Tu y crois sérieusement quand tu rentres chez toi à ce mensonge?! Que c’était gratuit donc partagé?
Alors laisse moi te dire ceci : Sais tu qu’un client paye et de surcroît l’ami: il demande en effet la possibilité de nous donner du plaisir à nous autres les vénales? Parceque c’est pas dans le contrat et qu’ils le savent. Et qu’ils savent qu’ils se payent le luxe du partage quand il n’existe même pas gratuitement. Et qu’ils donnent des fortunes pour se sentir aimés et repartir sans lendemain et apaisés. Et que bim des fois oui ils nous font jouir. Comme toi! Mais bon toi t’es différent tu vaux mieux parceque tu as pas mis un rond là dedans. Quelle société hypocrite à l’envers et batarde de paradoxes déguisés en bonnes mœurs. Mais il faut aimer. Il faut pas salir l’Amour quand il est déjà massacré.
Le contrat du respect il se mérite et même les clients le savent: ils savent qu’au fond on les méprise à quelques exceptions près. Ça paye pour de l’amour un client et ça reste à sa place. Toi tu es venu te réchauffer et tu veux que je te laisse partir reconnaissante d’avoir joui pour tes beaux yeux vides?!
T’es content de m’avoir fait jouir ? c’était sincère parceque free ? Mon clito que tu as péniblement découvert n’est pas le but ni la victoire encore moins ton devoir d’homme accompli. Tu as pas fait le job chaton. Dutout!
Ton doigt dans l’œil a détruit tes omoplates chéri. Vilaine que je suis. Même pas reconnaissante. Si seulement ! Si seulement j’étais ce que tu crois. Une catin désabusée. Ce serait rassurant. Mais je suis une Femme. Point barre. Aïe ouille ça dérange le monde n’est ce pas ? Ça gêne. Ça pique un peu.
Alors…
Paye. Point. Sans équivoque sans états d’âmes sans rien. Paye et je te le dis du fond du cœur:
En moi j’ai toutes les femmes du monde et je n’y peux rien. Elles sont en moi elle crient ou elles murmurent toutes pareil! l’intensité de tes étreintes vaines quand nos cœur savent et voient et sentent que tu te fiches de nous et que tu nous affames croyant nous combler: dispense nous de ça.
Fissa
allègrement. Merci
L’argent sauve des âmes et non l’inverse. l’humanité n’a pas encore inventé un monde sans ça, et tu te crois malin à fantasmer ta planète meilleure ton humanité généreuse?
L’argent sauve la catin car elle a compris que ce sont les faux semblant les demies étreintes et la solitude toujours qui tuent. On meurt de chagrin l’ami. C’est connu. On meurt de faim aussi et alors ? Les filles de rue tu veux les enterrer a mains nues ? Et deux fois ?
Elle, qui donne pas son nom surtout pas (un peu comme un automatisme sans trop savoir si finalement ça change quoique ce soit d’avoir un vrai ou faux visage) elle a compris qu’elle pleurera un peu moins quand elle sera indépendante en baisant. Mais si peu comprennent. Comme dit l’autre
Si peu comprennent
Et tant de cons nous prennent tout.
Paye la, rétribue la, donne de toi mouille toi éprouve et arrache toi un bras, symbolique et matériel oui! S’il te plaît. L’immatériel le sacré l’amour équitable et enfin par dessus tout le respect du cœur, ça demande un Homme. Et je n’en connais pas. J’ai cru que j’avais le choix. J’ai vu un défilé un paquet de petits. Pas un humain masculin. Pas un seul. Et tu sais quoi? C’est pas le karma
C’est pas le destin ! Et si l’argent nous soulage, si nos gosses on les emmène en vacances et on les porte sans vous, c’est que l’absence de cœur règne dans un monde où tout s’achète ! TOUT !
Si je lutte de toutes mes forces contre la fatalité, par pitié :
Oublie moi de tes vœux pour ma résurrection affective. Car on est toutes pareilles! On a toutes vos mensonges de mecs, en collier de bonbons périssables autour du cou et ça nous crève l’estomac sérieusement.
Et toi ma soeur, si le jour d’être trahie, déçue, mal aimée ou utilisée n’est pas venu pour toi, ne juge jamais les travailleuses. Ne pense pas que je délire ou que je suis laide, basse, mauvaise, vénale ou perdue ! Arrête ça! Arrête de me couvrir de pitié de condescendance.
Demain… un truc peut advenir. Je ne sais quoi. Je ne le souhaite pas. Si ce n’est toi ce sera donc ta soeur. Ne te vante pas d’être comblée dans les règles sages et puritaines de la morale. Avant de payer toi le prix de ce cinéma, ou de payer pour toutes les femmes opprimées. Baisées. Parceque les bleus dans le cœur finissent par se voir tu sais, de l’extérieur. Alors voilà. Avant de regretter d’avoir donné parcequ’on y arrive enfin. Écoute le fille qui a pas de nom. Écoute là écoute nous.
Une travailleuse fait le taff pour que mille femmes « dignes » croient qu’un homme les aime.
Rose. 13 novembre 2021
Une réponse sur « Ôde à celle qui vend son corps avant son nom. Texte et dessin par Rose. »
Très beau texte et malheureusement vrai. Bon courage Rose.
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