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Laura Babin et son album « Corps Coquillage » : Se connaître soi-même, s’assumer, vivre.

Laura Babin est une artiste née dans une famille d’artistes. Aujourd’hui, à 28, ans c’est par la musique qu’elle décide de s’exprimer avec un nouvel album phare au nom richement évocateur « Corps coquillage ».

Originaire de Rimouski, elle commence à 9 ans avec un accordéon, puis découvre la guitare au début de l’adolescence pour ne plus s’en séparer. Ses yeux et sa paroles sont douces quand elle me parle et j’écoute avec en attention ses paroles qui s’envolent dans l’espace entre nous comme des pétales, des informations sensibles, sensées, importantes. Laura Babin, en même temps que la production de son album, vit une conscientisation féministe, elle apprend, elle réfléchit, elle déconstruit. Ensemble, nous avons parlé de femmes, de difficulté d’en être dans le milieu de la musique, de la nécessité d’installation de normes paritaires dans cette industrie de loin majoritairement masculine, nous avons discuté avec emphase de poésie, de l’importance de la lire, de la sentir, de la créer, de la partager. Bref, une rencontre entre femmes, artistes, écrivantes, créantes. 

« La question de l’art ou de la scène ne s’est jamais vraiment posée » 

Laura Babin 

Au mois de mai 2018, après déjà un bon dix ans de vie de musique et de recherche artistique derrière elle, elle fabrique, mature et nous offre son nouvel album, Corps Coquillage chez Quartier Général. 

C’est au terme d’une transition personnelle et professionnelle que Laura en vient à créer cet objet, une négociation musicale passant d’un style plus folk à une empreinte résolument rock, voire Grunge posée sur des textes admirables de simplicité et de polysémie.  Inspirée par les grands comme Radiohead, Nirvana ou encore la géniale St.Vincent, Laura, a humblement immiscé de ces sonorités fétiches et libératrices dans ce disque plus adulte et plus franc que les précédents. laura-face.jpg

Dix chansons, dix hymnes à la vulnérabilité dans un retour vers soi nécessaire dans l’acte de grandir, dans celui de se savoir femme et de vouloir être transparente envers elle-même et les autres. C’est peu être un peu cela que Laura Babin souhaite nous partager dans le fond, un peu d’elle pour que nous nous voyons mieux, de l’autre bord de la scène, dans nos écouteurs ou dans nos voitures en écoutant la radio. Sa voix, riche et flexible nous emmène sans efforts dans des envolées profondes et métaphysiques du corps qui se noie, qui se débat, se noue et se dénoue dans des transes habiles entre musique et chant. 

Voici « Qui de nous deux « , mon coup de cœur de l’album et aussi le premier clip, un plaisir pour les yeux, un plaisir tout court : 

 

 

Cette oeuvre, me confie Laura lors de notre rencontre, lui est venue naturellement. Les premières chansons, écrites lors d’un séjour en campagne, lui apparaissent et s’écrivent organiquement.  À son retour en ville, Laura Babin planche sur son album et signe aujourd’hui un disque accompli, prêt à faire vibrer les oreilles et les cœurs d’un public prêt à être conquis par elle. Corps Coquillage est un objet musical et poétique produit en moins d’un an par Laura et une équipe précisément rassemblée par souci d’honnêteté, par volonté de rendre aux textes et aux harmonies toute leur authenticités. A la direction artistique, Katia Gagné et à la co-réalisation, Dany Placard. Ces deux humains sont deux de ceux qui ont aidé la musicienne mi terrienne, mi-aquatique à ouvrir ses ailes et revenir sur scène avec ce troisième disque qu’elle incarnera, j’en suis sûre, à merveille  le lundi 17 juin aux FrancoFolies de Montréal sur la scène Sirius XM. 

Celle qui décrit elle-même son style comme « rock-grunge élégant » ne fait pas la fine bouche et sur scène se transforme en ce qu’elle est entre les lignes, entre les riffs déchirants autant qu’enveloppants qui composent en filigrane Corps Coquillage, une femme coquillage, du fond des mers et des grands vents venus de loin. 

 

Pour finir, j’ajouterai que dans la musique de Laura Babin, ce sont tous les êtres qui s’unissent, que leurs voix et leurs sensibilités sont reconnues et que dans le message qu’elle veut transmettre s’appose en filigrane un grand « Je t’aime » aux artistes, à tous ceux qui créent et qui se battent plus ou moins gentiment avec leurs idées, leurs envies et leurs fantômes qui s’exorcisent en dansant, dansant, dansant…

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