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Samedi 19 janvier, je suis allée rejoindre les courageuses et courageux humains rassemblés à Montréal pour manifester en défense des droits des femmes, manifester notre soutien collectif à celles qui en ont besoin, celles qui meurent, celles qui souffrent dans les yeux aveugles du reste du monde.
Hier, par -37 degrés ressentis, nous étions assez pour sentir vibrer nos énergies, pour sentir le battements de nos cœur ensemble, attentifs à l’éveil collectif.
Nous, rassemblés et tentant comme nous pouvons d’atteindre tous ceux au chaud sous leurs couvertes, nous nous sommes vu.es, et nous avons vu ces femmes, ces hommes, ces êtres de lumière que nous sommes et nous avons approché, comme à chaque rassemblement, ce qui nous lie les uns aux autres : l’aspect viscéral de la lutte. Les gens qui se lèvent, les activistes, militants, les gens qui parlent, les parents, les collègues, les amis qui vous écoutent et qui vous soutiennent sentent en eux aussi ce pincement qui ne partira pas tant que d’autres seront ainsi discriminés.
Les organisatrices de cette marche sont des personnes admirables, dont le courage équivaut à le désir d’égalité, immense, naturel, unapologetic. Hier, les unes à la suite des autres, dans le calme, l’émotion et l’écoute, différents enjeux ont été abordés : (cliquez sur les liens pour plus d’informations)
- Les disparitions et assassinats et les mots trop nombreuses des femmes autochtones au Canada
- L’invisibilisation et la marginalisation volontaire des communautés natives
- Les liens inévitables entre désastre écologique, industrie pétrolière et appropriation des terres autochtones par le Canada
- La mise en valeur nécessaire d’un système patriarcal transversal identifiable dans tous les aspects de la vie et ce notamment perpétué par le capitalisme globalisé.
- L’urgence à prendre en main l’éducation des générations futures, de fournir aux jeunes filles et jeunes garçon des outils de compréhension du monde et de tolérance
- Un rappel sur les sources de nos discours et pratiques intersectionnelles
- Une intervention de féministes argentines et latino-américaines pour mettre en valeur #niunamenos, Pas une de plus, le mouvement de rassemblement des femmes et de lutte pour le droit à l’avortement et contre les féminicides
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Un désir collectif de se rassembler, de s’écouter, de développer l’empathie dans les discussions activistes mais ne pas perdre de vue nos objectifs.
Après une heure trente dans ce froid de canard, mes larmes d’émotions gelées sur mes joues, des danses à pieds joints pour se réchauffer, des chants féministes pour nous rassembler, des sourires immenses de reconnaissance, je repars une fois de plus sûre de ce chemin.
Se battre pour les femmes, c’est me battre pour moi-même, pour ma dignité et par moi, par cet engagement, je prête allégeance non pas à un parti, une organisation ou une idée, mais à une vision plus positive de l’avenir, là ou les femmes partout dans le monde seront libres, libérées des carcans de pensée et des prisons physiques de la famille, de la religion ou des interdictions idéologiques les réduisant à leur état de mère. Reconnaître les multiplicité des femmes, leurs richesses et leur forces, sans à priori, c’est aussi leur permettre de s’épanouir sans peur d’être trop, d’être pas assez.