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Renaissance littéraire ou la nature dans la plume enfiévrée

Je suis en colère, je suis rougie de l’intérieur mais le volcan que je suis se réveille doucement. De mon cratère de cœur émergeront des fumées multicolores, des explosions de songes brûlants s’envoleront et des cendres sensuelles se déposeront sur les lèvres de tous ceux qui attendent fiévreusement d’aimer.

Sur les flancs de ma montagne poussent des fleurs sauvages presque invisible sous la mousse épaisse qui recouvre le tout. Sur ma montagne, les verts et les bleus côtoient l’arc-en-ciel dans une union facile, naturelle, organique.

La violence du feu n’enlève rien à la beauté d’un monde dangereux de vérité. D’une vérité douce-amère qui fait couler les larmes de ceux qui ont compris ou vécu l’amour fou.

Sous les vents qui soufflent entre la Terre et le Ciel, je me laisserai prendre, j’abandonnerai mon armure de peau pour vivre démunie, immatérielle substance, âme en mouvement dans l’univers immense. Vu de là-haut peut-être, je comprendrai mieux…

Je n’ai pas de regret. L’humanité m’apaise dans un sens car nous créons du sens à partir de magie, à partir de signes, nous clamons théorie, méthode et société pour ne pas nous perdre dans l’euphorie globale d’un monde fou, chaotique, furieux de vivre, furieux d’aimer, confus au milieu du sang, de la chair et des être qui se multiplient sans cesse et recommencent tout sous nos yeux ahuris.

La philosophie comme guide, comme une pratique plutôt. Écrire pour en finir des diktats de la pensée, pour créer mes propres codes, ma propre école, ma propre version de ce que signifie la vie.

Plus je lis, plus j’écris. Qu’est ce que cela veut dire? Chaque mot des autres est-il un mot de plus pour moi ? Chaque pensée lancée dans l’univers est une piste de plus, un chemin nouveau sur lequel je pose un pied avant d’y poser le second. La lecture est une expérimentation constante de soi au travers de la vision des autres. L’écriture est égoïste comme tout autre forme de création. C’est le besoin organique d’être entendu pour ce que l’on est qui l’on est. Nous avons besoin de partager nos ressentis car ils nous étouffent, nous paralysent et alors nous crions à qui veut bien l’entendre : Regarde-moi ! je suis là ! je ne comprends pas non plus mais je cherche comme toi des réponses à mes doutes dans la nuit noire.

Alors, finalement, cette forme d’angoisse n’est pas une fin en soi. C’est l’ouverture d’un moi limité par le temps, par des douleurs et des méfiances naturelles pour mieux recevoir le regard bienveillant d’une autre âme sur un autre chemin.

Tant de fois je fus émue par les artistes, par leur capacité à dévoiler un peu d’eux-mêmes pour ne pas sombrer, pour tendre une main vers la lumière dans l’espoir qu’elle soit serrée, avec tendresse et compréhension.

A.P

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